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Homme à deux têtes. 399
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depuis deux jours defdits imprimés, defquels mefme il nous en a repréfenté trois conformes à celle cy-deffus, et qu'avant ladite fociété il repréïentoit feulement des marionnettes n"ayant jamais, luy ni aucun de fa trouppe et de celle defdits Pygmées dit au public : « Celt icy où l'on voit l'homme à deux telles. » Ne fe méfiant feulement ledit Vaudier que de faire jouer les marionnettes et non de ladite trouppe royalle des Pygmées, laquelle eft repréfentée par le fleur Aubry, nous ayant mefme ledit Vaudier fait apparoir d'imprimés qu'il diftribuoit, lefquels ne portent autre chofe finon : les Grandes marionnettes de Mon/eigneur le Dauphin, defnyant que luy ny perfonne de fa trouppe ayt efté infulter ledit Mondain. Et procédant, eft furvenu François Aubry l'un de la trouppe royalle des PygméesJ auquel ayant pareillement fait entendre le fubjet de notre tranfport et les. deffenfes portées tant par ledit privilège que permiffion, ledit Aubry nous a dit qu'il a pouvoir de faire repréfenter une nouvelle, invention de marionnettes, fous le nom de la Trouppe royalle des Pygmées, et mefme nous a fait voir les lettres à luy pour cet effet accordées le 31 mars 1675, fignées Louis, et au bas : Par le Roi, Arnaud, et fcellées, n'ayant jamais prétendu inquiétter et empefeher ledit fleur Mondain de fe faire voir au public, n'ayant jamais, non plus que qui que ce foit de fa trouppe, donné ordre de crier au public : « C'eft icy que l'on voit l'homme à deux teftes. » Demeurant d'accord avoir fait imprimer les billets dont fe plaint ledit Mondain, lefquels il a fait mefme afficher par tous les carrefours et lieux publics de cette ville, attendu qu'il en a la permiffion du Roy et que mefme il eft porté par lefdits billets que l'homme à deux teftes ne fe voit qu'en petit, ledit Mondain devant favoir ce que c'eft que la trouppe royalle des' Pygmées ; n'étant pas vray que ledit Aubry ni perfonne de fa trouppe ayent in-fulté ledit Mondain, et qu'à la vérité le fleur Bernard des Jardins, efcuyer, intérefTé dans ledit privilège, fut le jour d'hier pour parler audit Mondain ct luy demander à quel fubjet il avoit arraché ou fait arracher les affiches de ladite trouppe royalle des Pygmées, et eftant à fa loge auroit demandé à parler audit Mondain pour raifon de ce, auquel ayant parlé ledit Mondain feroit demeuré d'accord d'avoir arraché lefdites affiches, et dit pour toute raifon que cela luy plaifoit, après quoi ledit fleur des Jardins fe retira ; fou-ftenant ledit Aubry qu'il a le droit de faire repréfenter par fés figures telles poftures et figures que bon luy femblera. Et a ledit Vaudier déclaré ne favoir écrire, ne ligner, de ce interpellé, et ledit Aubry a ligné. Signé : Aubry. — Et par ledit Mondain a efté dit qu'il ne prétend nullement empefeher le privilège de ladite trouppe des Pygmées et marionnettes, mais fouftient que leurs affiches doibvent eftre refformées en ce que par icelles il eft porté qu'ils font voir l'homme à deux teftes, fans dire de quelle manière et que ce foit par les marionnettes, empefehant par ce moyen que quantité dé perfonnes curieufes n'entrent en la loge dudit Mondain, fouftenant pareillement qu'en appelant le public pour les voir, ils ne doibvent pas dire : « C'eft icy où l'on voit l'homme à deux teftes. » Et à l'égard des menaces à luy faites de la part de ladite trouppe des Pygmées, prétend fe pourvoir ainfy qu'il advifera bon
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